Oh My Gold, une créatrice en or !

« Comment es-tu devenue créatrice ? Quel est ton parcours ? »

Depuis l’enfance j’ai toujours été fascinée par le processus de création, par la créativité en général. J’ai toujours fabriqué des choses avec des bouts de ficelle (c’était d’ailleurs le nom de ma marque de bijoux fantaisie) : des carnets, des trousses, des chouchous, de la mosaïque (à la rude : tenailles, ciment et autres miroirs brisés) des collages (beaucoup ! jusqu’à récemment) Et puis, des bijoux, bien sûr, de la fantaisie, pendant 10 ans, des collages, des assemblages, des playmobils gentiment torturés, des perles chinées dans le monde entier lors de mes voyages, des recherches thématiques diverses : Les trésors perdus de l’enfance, Tribute to Japan, l’Ecole des cocottes… Et puis, un jour ça n’a plus suffit. Alors, à la suite d’un licenciement (j’ai travaillé 20 ans dans le cinéma) j’ai passé un CAP de bijoutier joaillier dans une école parisienne, enceinte de mon fils ! Cette année fut riche en rencontres, en apprentissages et en émotions (pas que le hormones !) Et, surtout cela m’a ouvert un monde de possibilités auparavant inaccessible. Soudain tout était possible, ou presque, j’avais désormais accès à des matériaux nobles, à des techniques diverses, bref ! le paradis pour une insatiable curieuse comme moi !!! Et, 6 mois après, Oh my gold ! était né. Cela fait aujourd’hui 5 ans et ma passion est intacte !

« Comment te définis-tu en tant qu’artiste ? Parle-nous de ton univers »

Je suis en perpétuelle ébullition, je suis ce qu’on appelle communément une hyper active ! Une boulimique de travail. J’adore apprendre et j’explore sans cesse de nouvelles pistes, de nouvelles techniques, de nouvelles idées. Et tant que je ne suis pas satisfaite je recommence tout en lorgnant déjà à l’après ! C’est aussi pour ça que je ne fais quasiment que des pièces uniques. Recommencer la même chose ne m’intéresse pas.

J’ai un problème avec la symétrie, les codes et le conformisme en général. J’aime les belles choses et les choses faites avec soin et passion et c’est comme ça que je travaille, sans concession. Mon univers est parfois brutal, « rough » comme le disent les anglo-saxons, mais aussi poétique je me plais à le croire. Je suis également totalement accro aux textures, il y en a quasiment sur tous mes bijoux et je ne cesse d’en chercher de nouvelles, c’est incroyable de pouvoir imprimer ainsi des empreintes dans le métal, non ?

« Tu peux nous en dire davantage sur tes matières de prédilection et tes techniques de travail ?»  

Je travaille avec des métaux précieux : de l’or et de l’argent. Je n’aime pas l’idée des plaquages bon marché, la qualité et la pérennité des bijoux n’étant pas suffisantes selon moi. J’aime la noblesse du précieux. Je commence aussi à m’intéresser au bronze pour les possibilités de patines qu’il offre contrairement à l’or et à l’argent. De même, j’affectionne assez peu les pierres précieuses, j’en préfère d’autres, plus riches et moins coûteuses, car libérées des standards de taille et du luxe calibré, ou des matériaux comme l’os, les bois précieux, le verre marin dépoli…

« De l’idée à la réalisation, tu nous expliques ton processus de création ? »

Je passe mon temps à rêver, je me laisse guider par mon imagination qui va à 100 à l’heure : vous voyez une feuille ? moi je vois un pendentif, vous voyez une ombre, moi j’imagine une bague ! n’importe quelle forme devient en soit une source d’inspiration, un futur bijou potentiel.

Je dessine (mal !!!!) mais beaucoup, ça m’aide à ne rien oublier et aussi à structurer un peu ma pensée. Et puis, après je fonce directement dans la matière. J’utilise beaucoup la technique de la cire à fonte perdue, technique ancestrale qui permet de réaliser de volumes plus librement qu’en techniques classiques. Et bien entendu en majorité le métal brut, source infinie de possibilité, il résiste, il se rebelle, mais il finit toujours par se tordre, par plier et se laisser apprivoiser, texturer. C’est à chaque fois un combat (que parfois je perds !) mais un combat créatif ! Et à chaque fois, la satisfaction d’avoir réussi à créer quelque chose à partir d’une simple idée, d’une envie, d’une petite intuition. Et parfois, certaines pièces prennent de temps, on les commence et puis on bute, alors on la range dans une boîte et c’est un peu comme une Némésis, et un jour on sait qu’on la finira et que ce jour-là non sera heureux car on aura encore un peu appris et c’est là l’essentiel selon moi, ne jamais se lasser, rester humble et ne jamais renoncer.

« Quelles sont tes principales sources d’inspiration ? »

La nature bien sûr, même si ça parait être un lieu commun, une évidence. La richesse des formes et des textures dans la nature est tout simplement fascinante et inépuisable. Mais je me tourne plus souvent vers l’abstraction plutôt que vers sa représentation littérale.

Le tissu urbain également, je suis une citadine ! donc l’architecture, le look des gens, et les tendances sont pour moi très inspirants.

Et puis, le cinéma (je suis une cinéphile invétérée) l’art, la pop culture et tout ce qui agite le monde !

« Parle-nous de tes projets à venir »

Je travaille actuellement sur une série qui me tient particulièrement à cœur. Elle comportera 20 pièces et aura pour but de sensibiliser (un peu plus ? encore un peu ? VRAIMENT ?) les gens à la préservation du littoral méditerranéen, qui est, selon moi (et des tas de spécialistes très sérieux) très préoccupant. Il s’agira de bijoux qui mettront en scène des morceaux de matières rejetés par la mer : métal, verre dépoli, plastique, céramique, mis en scène sur des armatures en argent. Tous uniques, tous témoins de notre empreinte désastreuse sur la grande bleue.

« Qu’est-ce qui fait la particularité de tes créations ?

Elles sont pour la majorité uniques, faites à la main, avec soin, sincérité et Amour !

Elles sont très souvent texturées car c’est une véritable passion chez moi !

« Quel objet insolite pourrait-on trouver dans ton atelier ? »

Un seul objet non, mais tout un fatras d’objets (je suis une collectionneuse, en tout cas une accumulatrice, je me nourris de tout ce joyeux bazar) des outils ayant appartenus à mon grand-père, des morceaux de bois, des cailloux, de la vaisselle cassée, des livres d’art, de biologie, d’entomologie, des gris-gris, des cahiers de dessin, et une photo de mon fils.

Petit défi : « 3 mots pour décrire ou définir vos créations »

  • Originales
  • Précieuses
  • Uniques

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